Les Roussalka

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Roussalka, la sirène (Russie)

Dans le monde païen, la Roussalka avait le statut de déesse de la rivière, propriétaire de trésors et magicienne. Depuis la christianisation de la Russie, elle passe pour être peu favorable aux êtres humains et plutôt mélancolique. Suivant la croyance, les Roussalki sont des nouveau-nés de sexe féminin, mort-nés, sans baptême ou encore des femmes noyées. Elles possèdent jeunesse et beauté éternelle. Le samedi précédant la Trinité, elles courent en tous sens dans les champs de seigle. Le jeudi suivant, elles résident dans les bois où leurs appels répétés égarent les voyageurs en chemin. À la huitième semaine après Pâques et à la veille de la Saint-Jean, elles se montrent dangereuses et il est alors fort imprudent de se baigner… Dans une variante populaire du conte, la Roussalka est la nymphe des eaux, la fille favorite des esprits du lac. Toute sa vie, elle se désole de sa condition et éprise d’un jeune prince, elle souhaite devenir femme. Elle confesse ce désir à son père, qui tente de la dissuader, persuadé que cette métamorphose lui serait néfaste. Puis, résigné devant l’inflexibilité de sa fille, il lui conseille d’aller voir la sorcière Jézi-Baba. Cette dernière exauce son vœu à deux conditions : ne jamais pouvoir parler au prince, et au cas où il la tromperait, être damnée. À son retour, son prince, attiré vers elle par une force mystérieuse, la prend dans ses bras et la conduit au palais où sont réunis pour la noce un grand nombre d’invités. Bouleversé par la beauté silencieuse de Roussalka, le jeune prince porte son regard sur une belle venue assister au mariage. Depuis, Roussalka gémit sur son sort et guette les hommes qui voyage dans la forêt…   
D’après « Fêtes et croyances populaires en Europe au fil des saisons » d’Yvonne de Sike. Bordas